Styles de danses Swing

Le mot Swing désigne à la fois un style de musique et un style de danse. Il s’agit avant tout d’un rythme qui provoque une envie irrésistible de danser. Il regroupe toutes les danses qui ont évoluées avec le courant de la musique Blues, Ragtime, Jazz, Swing, Rock’n Roll et même Rythm and Blues.

Les danses swing peuvent être représentées sous la forme d’un arbre avec plusieurs branches, dont les racines sont les danses africaines. Celles-ci ont traversé l’Atlantique avec les personnes noires esclavagisées aux siècles derniers. Il existe donc une multitude de danses et de ramifications qui ont poussé selon le lieu et le contexte social des différentes époques où les styles sont apparus.

Aujourd’hui, à Sherbrooke, les trois danses les plus pratiquées sont le Lindy Hop, le Rockabilly Jive et le West Coast Swing. Cependant, nous explorons plusieurs autres styles pour enrichir notre vocabulaire et nos connaissances.

On y retrouve entre autres : le Charleston, le jazz step solo, le Collegiate Shag, le Balboa, le Boogie-Woogie, le Blues…

Voici les principales danses qui se retrouvent régulièrement à notre programmation.

 

Le Lindy Hop

Le Lindy Hop est une danse de rue qui s’est développée dans la communauté noire américaine de Harlem (New York) vers la fin des années 20, en parallèle avec la musique jazz et plus particulièrement le swing. La musique Swing et le Lindy Hop évoluèrent dans les salles de bal dont le fameux Savoy, ouvert en 1926. Basé sur un principe d’improvisation, le Lindy Hop se danse en couple et se caractérise par sa grande diversité, tant dans les tempos que dans les pas, les rythmes et les styles. Cette danse tire son nom du saut (“hop”) de l’océan atlantique que Charles Lindbergh (surnommé Lindy) a effectué dans son avion «Spirit of Saint Louis» en 1927. Le Lindy Hop se reconnaît immédiatement par son énergie, sa variété de mouvements, et peut même intégrer des acrobaties! Source : « studio88swing.com »

Les origines : extrait du film Hellzapoppin’ de 1941 dans lequel les Whitey’s Lindy Hopppers performent

Nos profs : Jacinthe et Benoit en démonstration lors de Down by the Riverside 

 

Le Rockabilly Jive

Cette danse tire ses origines de la danse swing, le Jitterbug-Jive, dansée par les soldats américains en Europe lors de la deuxième guerre mondiale. Quand la guerre se conclut, les américains rentrèrent chez eux. Avec les années 50, la musique s’électrifia, le Rock n’ Roll et le Rockabilly firent leur apparition. Cette danse est très imprégnée par le sentiment de libération et la joie qui suivirent la fin de la guerre.

Le Rockabilly Jive est une danse très énergique dansée sur 4 temps. Contrairement aux autres danses swing, les deux partenaires ne font pas les mêmes pas et ne sont pas en miroir. La musique de prédilection est sans contredit le Rockabilly, mais peut également très bien s’adapter au Rock’n Roll et à certaines musiques Swing. L’ambiance des années 50 est très présente dans cette danse, particulièrement en ce qui a trait à l’attitude rebelle commune à toutes les icônes de l’époque comme Elvis Presley, Carl Perkins, Chuck Berry ou Jerry Lee Lewis. La création de la musique Rockabilly vient d’un mélange entre le Country-Boogie, le Hillbilly et le Rythm and Blues. On reconnaît généralement cette musique par le son d’une guitare électrique légèrement distorsionnée accompagnée du claquement des cordes d’une contrebasse et d’une voix légèrement country.

Les origines : extrait du film Untamed Youth de 1957

Nos profs : Élodie en compétition

 

Le West Coast Swing

Ce style fut en grande partie créé par le déjà célèbre danseur Dean Collins. Après avoir fréquenté le Savoy pour y apprendre le Lindy Hop, il se dirige vers la côte Ouest en 1937. Il réalise alors plusieurs chorégraphies pour les productions Hollywoodiennes et y développe un style de swing plus fluide et moins sautillant (retrait du bounce) avec des danseuses telles que Jewel McGowan et Jean Veloz. Pendant les décennies qui ont suivies la folie du swing, les danseurs ont continué à se rencontrer dans les bars et les restaurants de la côte Ouest, où l’espace était plus restreint. Ils ont alors commencé à danser en ligne, côte à côte pour éviter les accidents. La musique évoluant vers le pop et le RnB, la danse a changé aussi, s’inspirant de d’autres danses, telles que le disco, le funk, les danses latines, etc. Encore aujourd’hui, la danse continue d’évoluer, mais le West Coast Swing se danse toujours en slot, c’est à dire que tous les couples sont alignés sur la piste de danse.

Le West Coast Swing se danse sur une grande variété de styles musicaux : blues, RnB, pop, funk, jazz, etc.

Les origines : Dean Collins dans un bar d’Anaheim en 1982

Nos profs : Steeve, Andrée-Anne et Jean-Louis en compétition 

 

Le Charleston

Le Charleston fut créé aux États-Unis en 1923 et tire son nom de la ville du même nom en Caroline du Sud, qui était le plus grand port esclavagiste du début du siècle. En solo, en couple ou en groupe, le Charleston se danse sur les rythmes endiablés et syncopés du Ragtime et du swing. Il a connu un grand essort en 1923 par le biais du spectacle Broadway Runnin’ Wild animé par la trame musicale de James P. Johnson et la pièce Charleston qui a été la pièce la plus jouée et la plus écoutée dans les années 20! Le Charleston fut popularisé en France par Joséphine Baker dans « La Revue Nègre » au théâtre des Champs-Élysées. Cette danse a été une influence importante dans la création du Lindy Hop et encore aujourd’hui, on les mélange l’un à l’autre pour créer un style plus dynamique sur le plancher de danse.

Les origines : extrait du documentaire Spirit Moves de Mura Dehn

 

Jazz Step Solo

Le swing contient tout un vocabulaire de mouvement solo qui ont émergé au cours de son histoire. Ces mouvements, ou Jazz Steps, peuvent se danser en routine, en improvisation solo, ou être intégrés dans la danse en couple. Savoir danser seul permet plus de facilité dans la danse en couple en augmentant sa perception corporelle et sa musicalité. C’est aussi tout un pan d’histoire à découvrir, car chaque mouvement expriment un concept ou remémore une personnalité du swing, que ce soit Georges Snowden qui nous a légué le Shorty Georges, ou le Scarecrow et le cow tail qui nous rappellent le travail (forcé) au champ des afro-américains du début du siècle.

Les origines : extrait du documentaire Spirit Moves de Mura Dehn : le Tranky Doo

Nos profs : chorégraphie d’Anne-Marie

 

Le Blues

Tout comme le Jazz, la musique Blues est née au cœur de la population noire du Sud des États-Unis, qui doit composer avec un racisme violent et déshumanisant. C’est avec les Blues qu’ils expriment leur désarroi, leur douleur, mais aussi leurs amours et leurs désirs. Pratiquée dans les rent parties (fête dans les maisons privées) et dans les jook joint (petit bar), la danse Blues de style jookin est plus intime, elle repose sur la connexion entre les partenaires qui doivent se coller et être plutôt stationnaire, faute d’espace. Le style Ballroom quant à lui était pratiqué par les Lindy Hoppers dans les salles de bal, sur la musique jazz très lente ou sur le blues joué par les orchestres. C’est une danse qui se déplace beaucoup et qui est très fluide. Selon le lieu où la danse et la musique ont évolué, on parle d’idiomes. Par exemple le Chicago Blues ou le Delta Blues ne se dansent pas de la même façon.

Les origines : extrait du documentaire Spirit Moves de Mura Dehn

Nos profs : Arnaud, Pascale et Steeve en compétition

 

Boogie Woogie

Le son du bogie d’un train sur les rails crée une rythmique bien particulière, un ta-da, ta-da, ta-da… C’est ce rythme qui a inspiré les musiciens jazz et blues pour inventer le Boogie-Woogie dans les années 1920. Ce courant musical s’est développé, particulièrement au cours des années 1950, alors que le Rock n’ Roll fait son apparition.  La danse quant à elle est un hybride entre le Lindy Hop, le Jive et le Rock n’ Roll, avec un jeu de pied complexe et une posture plutôt droite. Elle se pratique sur des rythmes très rapides ou lents (slow boogie). En Europe, le Boogie-Woogie est très populaire et est régit par une Fédération.

Les origines : extrait du film Don’t knock the rock en 1956

Nos profs : Élodie et Marie-Andrée dans le Boogie Collective